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La France et ses histoires

Sujet: l'arrivée des sciences et des techniques au service l'histoire moderne a modifié le rapport des peuples à leur histoire. Les techniques pointues telles que la génétique, la datation au carbone 14, ou encore l'utilisation de reconstructions 3D sont souvent sujettes à imprécisions, qui sont assumées par les scientifiques. Cependant, la croyance collective en la science ancre définitivement les explorations des scientifiques dans la mémoire collective, et pourrait tarir le travail de remise en cause et de raffinement constant qui est l'habitude des historiens.

Cette arrivée de la technologie a aussi provoqué une augmentation croissante des archives et contenus d'intérêt (archives radio, écrits démocratisés, internet), ce qui ouvre la possibilité d'explorer l'histoire récente sous l'angle des problématiques du peuple (on ne lit plus l'histoire uniquement sous l'angle des grands de ce monde). Si cela annonce pour les historiens nombre de possibilités nouvelles, l'arrivée des données de masse au XXIe siècle pose la question de l'exploration de ces données: aujourd'hui, seul l'outil informatique automatisé permet d'explorer les données des années 2010. On ajoute donc un filtre d'exploration, avec le risque de rater des éléments importants faute de possibilités techniques d'explorer l'information.

Sources

Idées en vrac

Chronique

La science comme outil d'exploration

l'arrivée des sciences et des techniques au service l'histoire moderne a modifié le rapport des peuples à leur histoire.

Les techniques pointues telles que:

Ce n'est que l'un des axes de développement de l'histoire: multiplication des outils et approches (sociologie, démographie, archéologie, géographie, économie politiques, etc.)

Cependant, la croyance collective en la science ancre définitivement les explorations des scientifiques dans la mémoire collective, et cache au public le travail de remise en cause et de raffinement constant qui est l'habitude des historiens.

La science entraîne la démocratisation

Cette arrivée de la technologie a aussi provoqué une augmentation croissante des archives et contenus d'intérêt (archives radio, écrits démocratisés, internet), ce qui ouvre la possibilité d'explorer l'histoire récente sous l'angle des problématiques du peuple (on ne lit plus l'histoire uniquement sous l'angle des grands de ce monde).

Si cela annonce pour les historiens nombre de possibilités nouvelles, l'arrivée des données de masse au XXIe siècle pose la question de l'exploration de ces données: aujourd'hui, seul l'outil informatique automatisé permet d'explorer les données des années 2010.

On ajoute donc un filtre d'exploration, avec le risque de rater des éléments importants faute de possibilités techniques d'explorer l'information.

Réactions sur les commémorations

Les commémorations est un des grands thèmes de travail chez les historiens sérieux mais qui n’ont pas forcément une grande surface médiatique (en gros on les entend sur la radio publique essentiellement et parfois dans la presse écrite genre Le monde des livres mais pas à la télé où on préfère inviter Max Gallo ou Dimitri Casali qui ne sont pas du tout reconnus comme des historiens crédibles dans les instances scientifiques). Par exemple, ce mois-ci vient de sortir un manuel d’histoire critique (Le Monde Diplomatique) écrit par un collectif d’ historiens qui a justement pour objet de se ressaisir des événements et des personnages qui font les choux gras des commémorations et de dire des vérités historiques souvent éloignées des fictions du « roman national ».

Et puis autre chose sur ces questions de commémorations : en France on s’en fait une idée assez négative parce que depuis 10 ans les dirigeants les mettent au service de leur communication politique (on se dispute l’héritage de Guy Môquet, de Jaurès…). Mais il faut voir que les commémorations et les politiques mémorielles ont une fonction sociale cardinale dans les pays qui sortent d’une guerre civile ou d’un génocide : on l’a vu au printemps avec les commémorations du génocide au Rwanda. Au Rwanda ou en Afrique du Sud dans les années 1990, les gens (les gouvernements, les citoyens, les magistrats…) ont vraiment réfléchi à ces questions car elles ont pour enjeu la paix civile, comment refaire société quand les bourreaux sont sortis de prison et cohabitent désormais avec leurs victimes ou avec leurs descendants. D’ailleurs on parle aujourd’hui de « fièvre commémorative » en France mais il ne faut pas oublier que jusque ds les années 1980, l’Etat produisait surtout de l’oubli plutôt que de la mémoire (cf. Charonne, le 17 octobre 1961, la complicité de Vichy ds la déportation des juifs…). Ces événements sont sortis de l’oubli grâce au travail des historiens mais aussi des efforts des gens, d’anonymes, de descendants de victimes et ils st aujourd’hui commémorés.